On a retrouvé Elliott un couteau enfoncé dans la poitrine
From A Basement On A Hill, ultime
enregistrement d'Elliott Smith est bouleversant à plus d'un titre. En
effet, indissociable du suicide de son auteur, cet album posthume
irradie d'une insondable tristesse. De la sourde ferveur électrique de
l'inaugural Coast To Coast au terminal A Distorted Reality Is Now A Necessity To Be Free,
les textes de l'Américain envisagent la folie et la mort comme seules
échappatoires à une réalité profondément injuste et décevante. Tout au
long de ces quinze titres, on retrouve, baignés d'une douloureuse
nostalgie, la pop merveilleuse, les mélodies aériennes, la voix douce
et délicieusement mélancolique d'un des songwriters les plus doués de
sa génération. Let's Get Lost, The Last Hour, Twilight et A Fond Farewell
compte parmi les plus belles ballades acoustiques jamais écrites par
Elliott Smith. Guitares claires, piano et wurlitzer délicats, basses et
batteries feutrées ; les orchestrations, sobres et justes, rendent
grâce aux sépulcrales et déchirantes dernières chansons de l'Américain.