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Mystère coeur de meringue
1 février 2006

Le poids de l'être

Que m'importent les fleurs et les arbres,
et le feu et la pierre,
si je suis sans amour
et sans foyer !
Il faut être deux ou du moins avoir été deux
pour comprendre un ciel bleu,
pour nommer une aurore.
Les choses infinies comme le ciel,
la forêt et la lumière ne trouvent leur nom que dans un coeur aimant.
Et le souffle des plaines dans sa douceur et sa palpitation est d'abord le soupir d'un coeur attendri.
Ainsi l'âme humaine, riche d'un amour élu, anime les grandes choses avant les petites.
Elle tutoie l'univers dès qu'elle a senti l'ivresse humaine du tu.

Gaston Bachelard, préface à Le Je et le Tu de Martin Buber

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